Dahud la banhee

Oubliée par les versions hagiographiques anciennes, puis diabolisée dans les versions plus récentes mais tout aussi christianisées, Dahud au travers de ses diverses formes et des diverses manières dont elle est appréhendée constitue une réminiscence dans les légendes armoricaines de la femme de l’autre monde, la Banshee, ou Bansíd.
Contes de Dahud
Callac
La demeure d’Ahès est, dit-on, à cent lieues au large. C’est de là qu’elle parcourt la mer en chantant, accompagnée d’une grande baleine qui ne la quitte jamais et dévore tous les marins que la sirène à séduits.
(recueilli à Callac, sans date), Anatole Le Braz.
(recueilli à Callac, sans date), Anatole Le Braz.
Île de Sein
Ahès ou Dahud, la fille unique du roi Grallon, continue de hanter la mer depuis la nuit où son père, sur ordre de saint Gwénolé, l’y précipita. Seulement elle a changé son nom d’Ahès ou de Dahud contre celui de Mary Morgane. Quand il y a belle lune au large et que le temps trop clair annonce un orage prochain, on l’entend qui chante avec sa voix de sirène, comme il est dit dans une vieille gwerz dont je n’ai retenu que ces deux vers :
E skeud al loar, dan noz a gan.
Au reflet de la lune, dans la nuit, chante »
(recueilli à l’île de sein de la bouche d’une vieille conteuse, Tine Fouquet), Anatole Le Braz